Toute sa vie, de Gaulle a eu une certaine idée de la Russie. Née avec la visite de Nicolas II à Paris, murie pendant la Première Guerre mondiale lors de son emprisonnement avec Toukhatchevski, vécue à l'occasion de la guerre polono-soviétique (1919-1920), cette idée a façonné les relations du chef de la France libre avec Staline et les communistes français, puis celles du président de la Ve République avec Khrouchtchev et Brejnev.
La relation particulière entre de Gaulle et la Russie ressemble à un miroir dans lequel se découvrent la personnalité du Général, son rapport à l'Histoire, ses réussites et ses échecs. Alexandre Jevakhoff, privilégiant les sources peu connues et fort de témoignages et de documents inédits (correspondance avec l'amiral de Gaulle, entretiens avec le président Giscard d'Estaing, archives soviétiques et de services de renseignements déclassifiées), brosse avec talent l'histoire de cette relation intense qui a façonné la personnalité du fondateur de la Ve République et largement condtionné l'histoire diplomatique des années 1940-1970.
Partant, il donne aux relations entre Charles de Gaulle et la Russie une lecture bien plus ample et plus contrastée que celle admise à ce jour. Que ce soit dans la Russie d'avant 1917 ou dans celle du régime soviétique, inspiré par l'éducation paternelle, de Gaulle a cherché un support et même un renfort pour la grandeur de la France. C'était sans compter sans les spécificités de l'URSS et de ses dirigeants pour lesquels la France représentait un objectif et non un partenaire...
De Gaulle et la Russie, le prix de la grandeur - Alexandre Jevakhoff
Historien et ancine conseiller ministériel, ancien élève de l'ENA, Alexandre Jevakhoff a présidé le Cercle de la marine impériale russe et est membre de l'Union de la noblesse russe. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la Russie dont, chez Perrin, La Guerre civile russe.